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CONGO-B : UNE MISSION D’ENQUÊTE DU CAD EMPÊCHÉE À KÔTI-FOUTA

Le CAD dénonce des manœuvres autoritaires visant à mettre sous le tapis les violations des droits humains occasionnées par les expropriations à Koti-Fouta. Ces manœuvres sont symptomatiques d’une tendance accrue de réprimer l’action des organisations de la société civile indépendante. Télécharger l’intégralité du communiqué

En effet, le 29 mai dernier, une équipe du CAD a débuté une mission à Pointe-Noire et à Koti-Fouta pour enquêter sur les expropriations des terres dans le cadre de la construction d’une nouvelle raffinerie par la Chine. Les 29 et 30 mai, à Pointe-Noire puis à Tchiamba-Nzassi, l’équipe en mission a présenté les civilités d’usage auprès des différentes autorités.

Après en avoir pris connaissance, ce dernier a enjoint verbalement les responsables de la force publique d’assister à tous les entretiens à Kôti-Fouta, y compris ceux avec les victimes et d’interrompre notre travail au « moindre mot de trop ». Après plus de 3 heures de réunion d’explications et d’intimidations, notre équipe a été autorisée à travailler. Malheureusement, au dernier moment, les autorités locales sont revenues sur leur décision, renvoyant à nouveau notre équipe à Pointe-Noire sur instructions des responsables du Département, alors qu’ils étaient les premiers auprès desquels les civilités d’usage avaient été accordées et l’objet de la mission expliqué. « Le premier Ministre était ici il y a une semaine, nous avons travaillé sur les expropriations, que venez-vous faire ici après lui ? Repartez à Pointe-Noire» a fait savoir le Secrétaire général de la sous-préfecture de Tchiamba-Nzassi.

Notre organisation a le droit de réaliser ses activités où et quand elle le souhaite sans entrave, sous réserve de ne pas enfreindre à l’ordre public, qui n’était à priori pas menacé si notre enquête devait se dérouler à Kôti-Fouta. Cette volonté manifeste de nous empêcher à enquêter sur les violations des droits des communautés suite aux expropriations orchestrées par le Gouvernement et les intimidations flagrantes proférées montrent le climat difficile dans lequel travaillent les activistes et défenseurs des droits humains, en particulier le CAD ciblé en raison de son travail. Cet acte arbitraire et répressif a fait gaspiller à notre organisation ses ressources limitées. 

NZILA KENDET, Directeur exécutif du CAD. 

« C’est un petit village ici, j’ai reçu les instructions de ne laisser personne vous parler et j’ai déjà véhiculé le message. Comprenez que je ne peux pas vous laisser travailler. Protégez-moi pour que je vous protège » a-t-il confié.  

Finalement, notre enquête n’a pas pu être réalisée. Il s’agit là d’une atteinte grave aux libertés d’association et d’expression garanties par la Constitution congolaise et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. L’hostilité des autorités congolaises à cette mission d’enquête sape les efforts visant à promouvoir la transparence, la responsabilité et la justice sociale dans cette affaire des expropriations.

Si les autorités locales mettaient autant de zèle à s’assurer du bien-être et du respect des droits des communautés au quotidien plutôt qu’à empêcher les activités des ONG des droits humains, le Congo s’en porterait mieux

GOBOUANG, Responsable programme
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cadev

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