Le Centre d’Actions pour le Développement (CAD) condamne fermement le décès en détention de Mayoukou Armany le 5 décembre 2022, et appelle à la libération immédiate et sans condition des survivants arbitrairement détenus dans le cachot du Commissariat central de la Mfoa dans des conditions épouvantables. Lire le communiqué
Prendre du plaisir à détenir des individus dans des conditions assimilables à de la torture est un comportement cruel. La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que la Constitution congolaise interdisent les arrestations et détention arbitraires, la torture, les exécutions extrajudiciaires et les traitements cruels, inhumains et dégradants.
Depuis quelques années déjà, des organisations de défense des droits humains pointent la montée en puissance des violences policières et des décès en détention en République du Congo. Les policiers qui tuent, blessent illégalement des personnes ou inventent des histoires pour arrêter des individus sont rarement inquiétés. Et, l’inaction des autorités congolaises est devenue l’une des principales raisons qui explique le caractère routinier de ces violences policières ainsi que l’impunité dont jouissent les auteurs.
Cette rafle policière qui se solde par la mort gratuite de Mayoukou Armany le 5 décembre dernier témoigne l’urgente nécessité de réformer en profondeur les services de sécurité et de donner les moyens à des magistrats de mettre un terme à l’immunité de fait dont jouissent les policiers responsables d’homicides illégaux, d’actes de torture et d’autres mauvais traitements.