Aujourd’hui, le CAD publie le rapport “Pas de marche vers le développement sans respect des droits humains”, offrant ainsi l’état des droits humains en République du Congo. De manière générale, la situation des droits humains dans le pays est inacceptable. L’accoutumance au plus haut niveau de l’Etat à l’horreur, sa montée et sa banalisation constituent aujourd’hui une inquiétude majeure. Les atteintes aux droits humains dans le pays ne relèvent pas des actes ordinaires mais traduit l’expression d’une doctrine violente des dirigeants en place. Télécharger le rapport
DES ATTEINTES AU DROIT A LA VIE
Elles se caractérisent par des exécutions sommaires, meurtres et disparitions forcées. La quasi-totalité des faits enregistrés est restée impunie. La situation est encore plus préoccupante dans le cadre de la lutte contre le phénomène du grand banditisme appelé « bébés noirs ». La force publique disposerait d’un mandat sous-entendu de tuer.
La torture est routinière en République du Congo, et les tortionnaires jouissent de l’impunité pour leurs crimes. Les autorités policières et militaires ont développé des méthodes de torture les plus cruelles et abominables comme sanction. Elles torturent jusqu’à donner la mort. Curieusement, il est rare que les poursuites s’enclenchent. En s’abstenant d’assister les victimes de la torture et en refusant de condamner publiquement cette pratique ignoble, les gouvernants congolais affichent leur soutien aux tortionnaires.
Le recours systématique, injustifié et prolongé à la détention arbitraire est à l’origine d’un large éventail de violations des droits humains. Nos prisons sont saturées. Bien qu’il n’existe pas de statistiques officielles sur l’univers carcéral en République du Congo, des sources non officielles indiquent que les détenus dans les lieux de privation de liberté seraient bien plus nombreux à ne pas avoir été condamnés qu’à avoir été jugés coupables.
Les autorités ne fournissent aucun effort pour humaniser les prisons. Faute de moyens pour nourrir et soigner tout le monde dans les prisons, des décès sont régulièrement signalés. Ces conditions misérables s’apparentent clairement à une forme de peine ou traitement cruel, inhumain ou dégradant du fait de leur pénibilité. Les détenus vivent un climat de violence psychologique permanente, et bon nombre finissent par se droguer afin de supporter l’épreuve de la prison.
L’état des libertés fondamentales n’est pas du tout acceptable. Ils sont nombreux à avoir fait la prison pour avoir exprimé une opinion. Et régulièrement, le motif d’« atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » est utilisé. Les personnes qui manifestent au Congo s’exposent à des détentions arbitraires et poursuites judiciaires. Ces méthodes font qu’aujourd’hui, manifester n’est plus possible. En cette année 2021, les quelques tentatives de manifestations ont été quasiment toutes empêchées. Par ailleurs, les autorités instrumentalisent le covid-19 pour limiter les libertés.
Le droit à la vie, à l’eau et à la santé de plusieurs milliers d’individus est menacé par l’exploitation minière dans la localité de Mfouati, dans le Département de la Bouenza. En cause, la société SOREMI. Malgré une mise en demeure gouvernementale, la SOREMI continue à polluer l’environnement, exposant davantage les populations.
Une réponse sur « Rapport annuel 2022: Pas de marche vers le développement sans respect des droits humains »
Merci pour ce rapport très riche et courage